Louvres, le 21 septembre 2008, Miracle dans l’immeuble en feu

L’INCENDIE qui a détruit en partie lundi soir un immeuble ancien du centre de Louvres n’a fait aucune victime mais il s’en est souvent fallu de très peu. Une mère de famille s’est échappée par les toits en serrant son fils dans les bras, alors que les flammes ravageaient déjà son appartement. Une autre s’est précipitée juste à temps dans l’escalier avec sa fille unique.

Au final, quatorze des trente-sept résidants (vingt-quatre adultes et treize enfants, dont trois en bas âge), légèrement intoxiqués par les fumées, ont été transportés par précaution dans divers centres hospitaliers.

L’incendie s’est déclaré peu après 22 heures, dans le hall d’un immeuble vétuste, au 33, rue de Paris.
Parti dans le hall, le feu s’est propagé à l’escalier en bois avant de gagner les étages. Le feu a mobilisé un nombre important de pompiers. Malgré six lances à incendie mises en oeuvre, les dégâts sont considérables. Les habitants ont tout perdu, l’immeuble est en partie en ruine.

Difficile hier, pour les victimes, d’imaginer qu’il pouvait s’agir d’un simple accident. La thèse d’un acte criminel ne faisait guère de doute chez ceux qui ont subi dans la nuit de samedi à dimanche deux précédentes tentatives d’incendies volontaires : à 4 h 40, c’était un conteneur à poubelles qui brûlait dans un local ; deux heures plus tard, c’était un sac-poubelle contre une porte. Lundi soir, le feu a pris dans le hall où était entreposé un scooter. C’est peut-être lui qui a été enflammé dans le but de propager l’incendie. L’essence expliquant alors la rapidité avec laquelle la cage d’escalier s’est embrasée.

« Trois incendies en trois jours, on est terrorisés »

L’hypothèse criminelle doit encore être confirmée par l’expert mandaté par le parquet de Pontoise. Il a examiné les lieux hier et doit désormais rendre son rapport aux enquêteurs de la brigade de gendarmerie de Louvres, chargés de l’affaire avec leurs collègues de la brigade de recherche de Montmorency.

Une grande partie des sinistrés de l’immeuble a passé la nuit dans un gymnase de la ville. Un enfant a dormi près de la sortie de secours. « Trois incendies en trois jours, on est terrorisés », confiait Astrid hier matin. « Il n’y avait pas d’extincteur, pas d’issue de secours. Il y avait un manque total de sécurité. »

Hier, ils ont rejeté les premières propositions de relogements en dehors de Louvres et refusé de partir à l’hôtel. Dans l’attente de nouvelles propositions, ils ont décidé de passer une nouvelle nuit ensemble dans le gymnase.